A l’initiative de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), et en étroite collaboration avec l’Office National du Cacao et du Café (ONCC), une étude est menée pour permettre aux ménages producteurs de cacao de vivre de manière décente des retombées de leur activité. Cette étude dont les résultats préliminaires ont été présentés aux acteurs du secteur cacao notamment les instances de régulation du secteur, ministères, secteur privé, bailleurs de fonds, ONG, …, ce vendredi 22 novembre 2024 à Yaoundé, revêt un double objectif.
Il est question concrètement à travers cette étude d’identifier le niveau de revenu qui permettrait aux cacaoculteurs camerounais de mener une “vie décente”, et de déterminer le prix du cacao nécessaire pour atteindre ce revenu.
En date, cette étude en est à sa deuxième phase, révèle un communiqué de presse conjoint signé ce 25 novembre 2024. La première phase exécutée en partenariat avec l’Institut pour la Recherche, le Développement Socio-économique et la Communication (IRESCO), a permis en 2023 de définir et affiner les différentes dimensions du concept de « vie décente » pour les producteurs de cacao camerounais, en termes d’alimentation, d’éducation, de santé et de logement, en consultation avec toutes les parties prenantes.
La deuxième phase quant à elle, se résumait en la préparation et la mise en œuvre d’une enquête auprès des ménages producteurs de cacao et des fournisseurs de services dans le but d’estimer le revenu réel des cacaoculteurs camerounais, d’évaluer le niveau du revenu décent de référence, et de calculer le différentiel de revenu décent, soit la différence entre le revenu réel et le revenu de référence. Pour cette fois, l’expertise du Centre d’Etudes et de Recherche pour le Développement (CERD) a été mise en contribution.
Transparence à l’ordre du jour…
Les deux phases susmentionnées ont été conclues par des résultats préliminaires qui ont fait l’objet de trois ateliers de présentation aux acteurs de la filière dans l’optique d’assurance la transparence du processus et la participation active de ces derniers. Le troisième atelier qui s’est tenu à Yaoundé visait à valider ces résultats qui seront « consolidés et publiés » en début de l’année prochaine.
« Définir l’écart entre le niveau de revenu décent et le niveau réel de revenu des ménages producteurs de cacao permettra aux autorités camerounaises d’élaborer des politiques publiques qui soutiennent la durabilité économique et sociale de la filière cacao. L’outil peut également être utilisé par les producteurs pour estimer et plaider en faveur d’un prix du cacao décent » a déclaré Athman Mravili, représentant de la FAO au Cameroun.
Rappelons que l’initiative cacao durable a été lancée par l’UE en 2020 dans les trois plus grands pays producteurs du cacao notamment la Côte d’ivoire, le Ghana et le Cameroun. « Elle vise à parvenir à une production durable de cacao qui assure un revenu décent aux producteurs, contribue aux recettes publiques nationales, et mette fin à la déforestation et dégradation des forêts et aux violations des droits du travail, y compris le travail des enfants et les inégalités entre les sexes, tout en assurant des systèmes de production cacaoyers durables, dans les trois pays ».
Domo Auguste